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" Le petit Nahamane n'était pas riche. Il n'avait pour toute fortune qu'un fil à plomb, une toupie, un short, un boubou et une paire de sandales. Ensemble nous montions vers Zouerate rechercher sa famille.[...]
Au petit matin, le train arriva. Je ne sais plus pourquoi, nous avons cafouillé et le train a commencé à partir sans nous. C'était très grave ! Nous risquions de rester dans le désert et de mourir de chaud sous le soleil.
Sans réfléchir, je décidai de le prendre en marche. Je courus avec mon sac à dos et sautai sur le marchepied d'un wagon de minerais. Nahamane, moins rapide que moi, eut du mal à monter. En s'agrippant à l'échelle, il manqua de basculer sur la voie, traîna un pied par terre et perdit une sandale. Il arriva enfin à se hisser mais la sandale était perdue ! Peut-être sa seule richesse ?
Stupéfait, je le vis alors prendre celle qui lui restait et la jeter dans le sable, là où était tombée la première.
" Mais pourquoi fais-tu cela ? "
L'air étonné, il me répondit :
" Moi, une sandale, ça ne me sert à rien.
Autant que celui qui les trouve trouve les deux ! " "