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Contrairement à la thèse généralement reçue, il ne paraît pas que l'arianisme se soit d'abord répandu en Occident à la faveur des invasions du Ve siècle : les Églises nationales ariennes, barbares, ont été précédées - un siècle auparavant - par des communautés chrétiennes dissidentes, d'expression latine, qui ont développé une doctrine des relations trinitaires jugées hérétiques. Dix années de recherches - dans les fonds de manuscrits des principales bibliothèques d'Europe occidentale - ont permis à l'auteur de redécouvrir les restes mutilés d'une littérature latine arianisante, et de réattribuer ces textes pseudépigraphes à leurs véritables auteurs, dont la carrière se déroule entre 335 et 430.
En dégageant l'originalité de ces groupes sectaires, en scrutant leur théologie, leurs rites, leurs affrontements avec les autres Églises, leurs comportements moraux, leurs lectures, leur psychologie collective, c'est toute une réalité socioreligieuse que l'on s'efforce de définir. Par-là, on peut juger à quel point l'hérésie est créatrice, non seulement d'une vie religieuse spécifique, mais d'une vision du monde qui en est inséparable, et d'une méditation de l'homme sur son propre destin.