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Dix ans après la parution des amours buissonnières, au sujet desquels Colette écrivait : « Je lui aurais donné le prix Goncourt s'il avait été candidat », André du Dognon raconte - dans « Le bel âge » - l'éducation sentimentale de son héros, qui lui ressemble comme un frère. Il n'y a de grands livres que ceux qui compromettent leurs auteurs.
C'est le sort de la jeunesse, de passer de mains en mains comme un louis d'or.
À peine libéré d'un Service civil qu'il s'est imposé, Daniel sera happé par un service militaire, en apparence seulement plus inutile encore, sur cette terre d'Afrique, dont l'air brûlant est assez calme pour accueillir le premier coup de fusil.
Ce cour d'enfant, dans une poitrine de jeune homme trop sensible à la camaraderie virile, se prépare à des combats moins dérisoires contre lui-même et ses passions, et bat trop vite en voyant le rideau se lever sur la vraie tragédie.
Il est déjà blessé, en réalité pour toujours, par les jeux presque innocents du collège et de la caserne.
André du Dognon ne se tire, des situations les plus délicates, que par un naturel et une sensibilité qui ignore tout des convenances littéraires.
