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Exclues des loges, au même titre que les esclaves et les personnes de mauvaises mours, voici tout juste un siècle que les femmes parvenaient à pousser la porte d'un temple maçonnique. Elles sont aujourd'hui dix-sept mille, soit près de quinze pour cent des effectifs de la franc-maçonnerie, réparties en plusieurs obédiences, mixtes ou exclusivement féminines. Infiniment secrètes, ces femmes, célèbres ou anonymes, expliquent, pour la première fois, les raisons de leur engagement.
Chacune, chef d'entreprise, médecin, secrétaire ou femme au foyer, entretient avec la maçonnerie une relation très intime. Spiritualité, idéal, sens du bien commun, chacune vient y puiser ce qui lui manque dans la vie civile. Les sours participent aux grands débats, et ont contribué activement aux progrès sociaux de ces dernières années, comme la loi sur l'avortement et la contraception, le divorce par consentement mutuel ou la bioéthique.
Loin d'être de simples maçons en jupon, les femmes apportent un souffle nouveau à la franc-maçonnerie, ce qui leur vaut d'alimenter souvent la polémique entre les opposants et les partisans de la mixité. Et de nourrir les fantasmes des profanes sur celles que l'on nomme les filles de la lumière.