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A partir des récits mythiques grecs et sanscrits narrant des
substitutions, se construit une réflexion généralisée sur les
perturbations occasionnées par ce procédé antérieur à la
métaphore même ; dans tous les domaines on opère par
substitution. Parmi les récits mythiques grecs qui parlent de
remplacement, le modèle le plus connu est celui du roi
Admète qui, devant mourir, envoie aux enfers, à sa place, son
épouse Alceste.
En Inde, Naciketas, voué à la mort par son
père, substitue au sacrifice humain le don virtuel. A-t-on bien
idée que la substitution, au coeur de toutes nos activités
intellectuelles (en mathématiques, au théâtre, dans les
religions, en démocratie, etc.) desserre l'étau de notre
condition ? "N'y-a-t-il pas quelque danger à contrefaire le mort
?", déclare Argan dans Le Malade imaginaire.
Substituer fait
mourir un substitué. Mais des classes de perturbations
existent, régulatrices, utilisables. Ainsi, dans une seconde
partie, ce traité prend pour applications le pouvoir des
périphrases (chez Homère et Vyâsa), les quatre opérations de
calcul, une archéologie de la démocratie, le principe de la
peinture et le comparatisme en mythologie.
