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« Le jeune homme que fait parler Koltès, jeune frère de Rimbaud et de Genet, tente de retenir, en usant de tous les mots dont il dispose, un inconnu qu'il a abordé dans la rue un soir où il était seul, seul à en mourir. Il parle, il parle aussi frénétiquement qu'il ferait l'amour, il crie son univers : ces banlieues où l'on traîne sans travailler et où pourtant l'usine guette, ces rues où l'on cherche un être ou une chambre pour une nuit, ou un fragment de nuit, où l'on se cogne à des loubards partant à la chasse aux ratons, aux pédés, un univers nocturne où il est l'étranger, l'orphelin, et qu'il fuit en se cognant partout dans sa difficulté d'être et sa fureur de vivre. » (Gilles Sandier, Le Matin)
La Nuit juste avant les forêts est paru aux Éditions de Minuit en 1988.
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Quelle puissance dans ce monologue d'un homme se prenant dans la face la pluie d'une nuit amère et toute la violence de nos misères urbaines contemporaines. Le métro, les prostituées, les types qui errent et qui cognent, les chambres d'hôtel, la bière et l'absence du sens de la vie. Sa révolte s'exprime dans une langue déroutante mais qui peu à peu fera corps avec vous. Du fond de son gouffre de nuit, il s'adresse à quelqu'un, et ça pourrait être vous !
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