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Alors même que les différences culturelles sont envisagées de manière très différente en France et au Royaume-Uni, les hommes politiques, les professionnels du travail social et les minorités ethniques de Lyon et de Birmingham s'accordent sur l'idée que le sport est un facteur d'intégration Dans cette perspective, en s'appuyant sur plus de soixante-dix entretiens conduits avec les principaux acteurs des politiques " socio-sportives " de ces deux villes, ainsi que sur l'analyse des procédures de concertation et des documents officiels, cet ouvrage se propose de cerner pour la première fois les mécanismes idéologiques et politiques qui favorisent le recours aux pratiques sportives en matière d'animation sociale.
L'un des principaux apports de l'analyse est de montrer que les valeurs et les principes sportifs hérités de l'Olympisme forment des ressources cognitives que les acteurs mobilisent pour faire triompher leur leadership.
Face à la montée des thèses néo-libérales et néoracistes, et tandis que le pragmatisme gagne les procédures d'élaboration des politiques sociales, la diffusion du référentiel sportif permet de résoudre opportunément la contradiction entre un droit à l'égalité légalement proclamé de part et d'autre de la Manche, et la pénétration progressive d'idéologies anti-égalitaires. La mobilisation du sport en tant qu'idéologie et intériorisation méconnue de l'ordre social recodé en catégorie de perception, opère dès lors une mise en ordre symbolique qui permet d'unifier le travail des acteurs, mais tend également à nier les particularismes et à réduire la capacité d'influence des minorités ethniques sur le changement social.
