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Le terme de nature est le nom que l'humanité a toujours donné au monde matériel, inanimé ou porteur d'une vie biologique, mais auquel l'homme ne reconnaissait pas le privilège d'une vie sociale et intellectuelle du même ordre que la sienne. Par le fait, elle est une figure de l'espace, et elle met en jeu le paradigme de la matière, constituée ainsi en partenaire permanent de l'espèce humaine, c'est-à-dire des sociétés.
C'est cette matière à laquelle s'appliquent, à notre époque comme jamais, des stratégies mais aussi des fantasmes d'artificialisation.
" Matériaux intelligents ", images virtuelles, ingénierie génétique, paysages de synthèse : l'espace qui nous entoure, en prenant ce terme dans toute sa généralité, est l'objet d'un processus de transformation de plus en plus conscient et volontariste. D'innombrables débats ont eu lieu sur ces phénomènes. Mais n'est-ce pas les caractères fondamentaux des sociétés humaines qui, à travers leur rapport à la matière, sont mis en cause ? Espaces et Sociétés a voulu ouvrir le dossier, ou tout du moins y contribuer.
