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La Commission européenne, corps puissant et non électif, cherche à se légitimer par le dialogue, la concertation et la diffusion d'expertise à tous les niveaux de l'action publique, rejoignant en cela la méthode Monnet d'intégration consensuelle. Cette étude vise à tester cette hypothèse par rapport aux politiques européennes de développement local initiées dans le cadre de l'article 10 du FEDER, et fondées sur l'échange d'expériences.
L'émergence d'une politique implique l'existence d'un contexte et de circonstances favorables.
La première partie de cette étude examine comment la reconnaissance formelle du développement local au niveau communautaire devient possible, dans le cadre de la réforme des fonds structurels de 1988, marqué par l'affirmation de la Commission européenne en tant qu'organisme d'expertise sur la scène de l'action publique. Dans la deuxième partie de cette étude, les politiques européennes étudiées sont analysées dans leur contexte d'effectuation.
L'appel à l'expertise et son institutionnalisation en mode de gestion administrative n'en font pas seulement un outil organisationnel monopolisé par la Commission mais une forme de savoir permettant la réalisation du dialogue et du consensus entre des acteurs aux logiques de fonctionnement traditionnellement différenciées. La structuration progressive d'un espace européen de l'expertise en développement local induit la recomposition des modes de l'action publique locale et contribue à l'évolution des conduites politico-administratives.
