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Depuis 1991, l'Algérie vit dans l'effroi et l'horreur. Des milliers d'Algériens de toutes conditions sont livrés à des groupes armés rivalisant en barbarie et appartenant, pour une grande part, à la mouvance islamiste. En arrière-fond de ce tableau cauchemardesque, de cette tragédie sans nom, l'Algérie subit une crise multiforme que les réformes successives n'ont pas résolue. L'économie de rente rivée à un marché pétrolier à la baisse est plus que jamais l'otage de groupes d'intérêts et sous surveillance des institutions financières internationales.
Les Algériens déjà meurtris par les violences ont vu leurs conditions s'aggraver : hausses des prix, licenciements massifs, chômage, logements surpeuplés, etc. Les espoirs d'ouverture politique sont systématiquement étouffés par un pouvoir d'Etat d'une rare indigence politique et stratégique. La presse est régulièrement interdite et les journalistes vivent sous la menace. Les partis politiques subissent l'anathème et sont systématiquement marginalisés.
Le pluralisme linguistique et culturel est rejeté et le débat sur les questions de l'identité algérienne exclu. Le tableau de l'Algérie de cette dernière étape est sombre, douloureux et triste. Il demeure quelque peu illisible malgré les nombreux écrits qui y sont consacrés. Ce livre tente de dépasser les analyses partielles ou simplificatrices voire simplistes développées ces dernières années. Il se veut une contribution à ce travail de déchiffrage et d'intelligibilité d'une Algérie qui se déchire et se détruit.
Et qui, peut-être, aux prix des larmes et des douleurs, s'interroge sur [et reconstruit ?] son économie, sa société, sa culture, son identité et son Etat. Une conviction pour l'auteur ? Assurément son espoir.
