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La toxicomanie, le traitement des toxicomanes, la vie institutionnelle ne peuvent être conçus sans tenir compte de variables introduites par la politique sanitaire.
La politique sanitaire est déterminée à son tour par l'entrecroisement d'une série de discours : économique, juridique, scientifique, répressif, préventif, médical.
Cet ordre de détermination a une incidence directe dans l'institution, dans le déplacement de ses intérêts et aussi dans le lien privilégié qu'entretient le thérapeute auprès d'un toxicomane.
Ce lien se voit ainsi traversé par une politique générale qui produit tant des effets dans l'ordonnancement de la demande des patients, que dans la panoplie des offres que propose le dispositif institutionnel.
Cette incidence se fait sentir aussi dans l'idée que se fait le thérapeute du phénomène toxicomanie, de la place qu'il doit occuper dans le réseau sanitaire et social, et dans l'interprétation qu'il se fait du patient qu'il suit en traitement.
Il y a donc une influence directe de la politique sur l'intimité du lien patient-thérapeute.
Ces modifications s'accentuent de plus en plus, à tel point que le dispositif institutionnel doit modifier sa logistique en fonction de nouvelles orientations, sinon le risque de disparaître se fait sentir.
Un problème reste en suspens : jusqu'à quel point l'adaptation à ces mesures politico-sanitaires ne fait-elle pas perdre de vue le véritable enjeu de tout travail auprès des toxicomanes ?
* Extrait de l'argument invitant aux journées de Reims pour une clinique du toxicomane.