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La crise actuelle de l'éducation est un fait à peu près unanimement admis, et dont les diverses manifestations sont connues : le niveau baisse. dit-on, l'école " fabrique des crétins ", l'enfant tyrannise ceux qui en ont la charge et ne reconnaît plus aucune autorité. Parents et enseignants connaissent une situation parfaitement inédite dans l'histoire, inédite au point que l'éducation semble parfois devenir une tache impossible.
Or l'éducation contemporaine est le résultat d'un ensemble d'options philosophiques fondamentales, qu'il est possible de dégager si l'on parvient à se détacher de nos habitudes de pensée. Il est en effet parfaitement raisonnable de considérer que les difficultés palpables auxquelles se heurte notre éducation tiennent à la spécificité de son assise philosophique, spécificité que l'examen des valeurs de liberté et d'égalité, mais aussi de la façon dont le monde virtuel abolit les repères, permet de faire apparaître avec une surprenante netteté.
Dès lors, on peut se demander si le projet postmoderne ne tendrait pas à un dépassement de la rationalité et de la matérialité classiques, entraînant par là même l'émergence d'un monde muet dominé par des passions et une subjectivité qui ne peuvent que remettre en cause les totalement même de l'acte éducatif. On le voit, l'enjeu n'est pas mince.
