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Cet ouvrage, tel un scalpel, fait l'autopsie de la société camerounaise plongée dans la fange de la dépravation des mœurs privées et publiques. Sous un fond de crise économique devenue une crise totale des valeurs, voire existentielle, l'auteur pose un regard lucide et sans fard sur la société camerounaise dont il fait lui-même partie ; en cela il trace une ligne de résistance derrière laquelle il campe et interroge ses convictions.
C'est dire que l'auteur de cet essai fait œuvre d'intellectuel quand il n'adopte pas ses postures de révolte, d'indignation, de dénonciation de la réalité opaque qui déshumanise et avilit ses compatriotes. Il passe au peigne fin et traque les impostures, les lâchetés, les démissions, le suivisme et les comportements grégaires des uns et des autres. Par ailleurs, l'auteur s'en prend aux personnages qui, de par leur position sociale, usent et abusent de leur pouvoir tels des prédateurs, des rapaces qui utilisent la faim des plus faibles pour aboutir à leurs fins propres.
En contrepoint, l'auteur met en relief, comme pour les encourager, des hommes et des femmes qui, au cœur de cette fange humaine, creusent des sillons et des chemins d'espoir qui interdisent de désespérer de l'humain qui peut toujours puiser aux sources de résilience qui gisent en lui. Cet essai est un véritable exercice de lucidité salutaire pour qui veut ouvrir un nouvel horizon d'humanisme.
