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C'est en 1945 que Jean Dubuffet amorce un travail de prospection d'œuvres étrangères à l'art officiel, jusqu'alors insoupçonnées. Il les rassemblera en 1948 sous le nom d'art brut, créant une incroyable collection et publiant de nombreux écrits. Claude Lévi-Strauss va apporter également un nouvel éclairage sur ces œuvres dès 1962 en développant une réflexion sur le bricolage, lui conférant une valeur artistique déterminante dans les œuvres d'art brut et plus précisément dans les environnements d'art brut, créations architecturales à part entière.
En effet, les bâtisseurs de ces singuliers ouvrages composent avec le hasard, conçoivent rarement de projets et utilisent les moyens du bord. Ils sont ouvriers, retraités ou autodidactes et restent à l'écart de tout système artistique. Ils s'approprient, subliment et transcendent leur espace quotidien, demeure ou jardin, lieux où leurs rêves vont s'incarner. Ainsi, d'une activité populaire liée à l'occupation du temps libre, le bricolage devient une expression artistique, ingénieuse et affranchie des règles et du système.
Cet ouvrage, rigoureusement documenté et illustré, constitue une histoire du bricolage peu analysée jusqu'ici du point de vue de l'histoire de l'art. À travers l'étude de sites emblématiques, il montre combien leur existence et leur richesse font question au sein même de l'art et de la culture et apporte un nouveau regard sur l'énigme de la création artistique.