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Comment une image peut-elle parler d'autres images ? Des formes métavisuelles existent-elles dans l'art ? Quelles modalités et stratégies pourraient être adoptées par un registre visuel second qui se sert pourtant du même moyen d'expression des œuvres auxquelles il se réfère ? Quels sont les modes de ce renvoi aux œuvres ? Peut-on parler de la mise en place de systèmes de traduction qui marqueraient le passage de l'œuvre à sa description ? Peut-on esquisser un cadre typologique des reprises stylistiques, des références iconographiques, des transpositions visuelles ? En essayant de trouver des réponses à ces questions, j'ai repéré quelques phénomènes métavisuels en histoire de l'art : le Libro de'disegni de Giorgio Vasari, les pratiques d'attribution des connaisseurs d'art Giovan Battista Cavalcaselle et Giovanni Morelli, Mnemosyne d'Aby Warburg.
Sans prendre parti pour une méthode, mais en faisant plutôt travailler différentes approches selon les exigences du cas à l'étude, je me suis servie de la sémiotique comme d'un "outil" qui se définit par "une certaine valeur d'emploi" (Hubert Damisch). Ainsi, si les questions soulevées sont envisagées d'un point de vue fonctionnellement sémiotique, les résultats auxquels on cherche à parvenir doivent rendre compte des phénomènes qui se manifestent en histoire de l'art.
Une réflexion métavisuelle peut atteindre n'importe quelle étape du parcours interprétatif, que ce soit la présentation et les modes du regard porté sur les œuvres, ou bien le déploiement d'un savoir plus articulé qui peut conduire autant à la formulation d'interprétations qu'à la mise en question de la méthode adoptée.
